samedi 10 juillet 2010

LES PRATIQUES DANS L’ESPACE PUBLIC : IMPACTS DU POLE CHATEAU D’EAU

COMMISSION URBANISME
Conseil de Quartier Château d’Eau Lancry - assemblée plénière du 7 avril 2010 page 1/7

1. DIAGNOSTIC

Ce diagnostic répond à la préoccupation des habitants du quartier, qui s’inquiètent des tensions dans cette portion de la rue du Château d’Eau. La montée des incivilités et des violences entre personnes des communautés, ajoutées à des conditions déplorables d’insalubrité, conduisent des habitants de plus en plus nombreux à éviter de passer par cette rue.
Cet état d’abandon compromet encore la capacité de résilience des derniers commerces de proximité et accentue une impression de ghetto. Or cette tendance est contraire à leur souhait, qui vise un mode de vivre ensemble dans le multiculturalisme et dans le respect mutuel.

Dans ce contexte, et face à l’expansion des commerces de coiffure et cosmétique, une commission a été créée au début de l’année 2010 autour de la question de la monoactivité commerciale, déjà abordée par une opération SEAMEST en 2008.
Dans le même temps la mairie a proposé à la concertation un projet de réaménagement de la portion de la rue du Château d’Eau la plus concernée par le pôle d’activités, entre le bd de Strasbourg et la rue du faubourg Saint-Martin.
Saisie du projet la commission Urbanisme a indiqué, lors du conseil de quartier du 14 janvier, son avis selon lequel une meilleure maîtrise des pratiques dans l’espace public lui semblait un préalable avant de réaliser l’élargissement du trottoir, qui pourrait inciter au contraire à un accroissement des nuisances.

La concertation s’est alors poursuivie sur les deux enjeux, en vue de l’assemblée plénière du conseil de quartier du 7 avril :

1. le présent diagnostic des pratiques dans l’espace public, autour duquel les avis et propositions des responsables sont sollicités : police, propreté hygiène, politique de la ville

2. le projet de réaménagement de la rue du Château d’Eau, qui suit, pour lequel plusieurs options ont été étudiées avec le service technique et les élus.
Ce faisant, nous découvrons le nombre de périmètre d’interventions dont ce quartier fait l’objet. Citons ici :
- les périmètres de protection des Bâtiments de France (porte Saint-Denis, Gares…) du site (canal), restriction de la publicité
- ancienne OPAH des Portes (amélioration de l’habitat, insalubrité) 2000 - 2006
- ZUS Zone Urbaine Sensible de la politique de la ville, instituée en 1996, animée par une Equipe de Développement Local
- opération SEMAEST pour la diversité commerciale, créée en 2008
- périmètre d’interdiction d’alcool, de la rue du Château d’Eau jusqu’aux portes, de 16h à 7h du matin (date?)
- périmètre prioritaire d’intervention par les forces de sécurité décrété le 30 septembre 2009

La question est de voir s’il en ressortira une capacité à transformer les difficultés auxquelles sont confrontés les habitants, et les personnes des communautés? Outre l’urgence d’une insertion sociale, des innovations collectives sont à rechercher, avec l’affectation de locaux notamment pour la vente de nourriture, points info santé... Une concertation est à poursuivre en ce sens.

http://www.conseilsdequartiersparis10.org/extranet/upload/crcqCEL_140110-def.pdf

LES NUISANCES SONORES - Lien pour télécharger un extrait de 10"
files.me.com/isabelle.madesclaire/7s3nvl.mov





2. CONCLUSION

Une action de longue durée fondée sur le respect de la loi.
Le diagnostic confirme la nécessité d’une action de longue durée pour modifier les comportements dans la rue qui sont à l’origine des nuisances. Il permet de discerner les améliorations à escompter à partir des interventions en cours ou à envisager :

1. Les opérations de verbalisation
- une modération du racolage commercial, par l’aboutissement des procédures judiciaires en cours
- un contrôle de la consommation d’alcool, par une fermeture administrative et une extension de l’interdiction temporelle
- un contrôle de la vente de drogue.
En revanche, le niveau sonore des voix, tout comme l’occupation de l’espace, restent difficiles à verbaliser et devront faire l’objet d’efforts de dialogue. L’initiative et les parties prenantes restent à définir. Il est indispensable de réagir aux bagarres en appelant immédiatement police secours au 17.

2. Les interventions de propreté et d’hygiène
- proposition : une mission de sensibilisation du Centre d’Action de la Propreté de Paris (CAPP) en liaison avec les Inspecteurs de la salubrité, pour les déchets alimentaires et les rebuts organiques déposés par les coiffeurs devant leur porte
- obtenir l’examen par l’Inspection de la salubrité des déchets de produits toxiques

Des actions concourantes de prévention et d’insertion sociale
Pourtant les problèmes ne s’amélioreront pas par la seule répression, qui ne peut pas être l’unique réponse.
Le dialogue et l’accompagnement social sont indispensables pour influer sur les comportements et pour améliorer les
situations de grande précarité dans lesquels se trouvent nombre de personnes présentes en ce lieu.

N’ayant pas pu avoir de contact préparatoire avec les responsables en ce domaine, nous n’émettons ici que des questions :
- soutien à la régularisation des sans papiers, aide à l’insertion sociale?
- chercher une organisation adaptée au besoin de manger en communauté, peut-être en affectant un local à cet effet?
- développer l’information sur l’hygiène et la santé publique, et tout autre besoin de formation?

Une action de requalification urbaine à mettre en phase
Une requalification urbaine devrait en bonne théorie soutenir les efforts qui précèdent et renforcer leur pérénité.
L’opportunité immédiate du réaménagement de la voirie, dont le projet est examiné ci-après, n’a pourtant pas fait l’unanimité au sein de la commission urbanisme, bien que chacun ait compris son intérêt à terme.
Il faut expliciter en quoi l’élargissement du trottoir facilitera la tâche des services et diminuera les tensions liées aux pratiques
actuelles dans l’espace public. En même temps il faut accentuer l’action sociale pour les plus précaires.
La commission Urba relève la proposition d’une Charte d’Usage, émise par le commissaire de l’arrondissement. Fondée sur un diagnostic complet, cette démarche permettrait de faire concourir tous les aspects,

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